idée-s

Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
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Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
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jeu

jeudi 21 octobre 2010  -> Ecrire

champ économique

Avec l’apparition de l’ordinateur pendant le second conflit mondial, puis le développement foudroyant de la micro-informatique et d’Internet, nous avons effectué une mutation considérable. L’esprit humain est entré dans le champ économique en tant que facteur de production au même titre que la capital ou la force musculaire.
L’information, au sens du message mais aussi de la mise en forme (in formare signifie « donner une forme »), celle de la matière ou de l’énergie, s’étend désormais à tous les aspects de l’activité humaine. Et elle fonctionne en réseau à l’échelle du monde. C’est dans ce cadre désormais que s’organisme la vie économique.
René Passet – Entretien – La crise – Télérama – n° 3171 p. 20 – Octobre 2010

jeudi 14 octobre 2010  -> Ecrire

Marqué

On applaudit la société numérique, extraordinaire aiguillon démocratique. On en mesure aussi l’immaturité. Et la violence pour les anonymes peu préparés au choc. Les éclopés du Net sont légion […]
Se dirige-t-on vers une société sans jardins secrets, sans droit à l’erreur, à l’oubli ? Une société qui, de l’enfance à la vieillesse, garderait en mémoire la vie intime de ces citoyens accessible à tous ? Qui permettrait à chacun de dire et de montrer n’importe quoi sur l’autre ? Depuis l’explosion des réseaux sociaux, la question se pose avec acuité.
Emmanuelle Anizon – Enquête Internet, réputation et droit à l’oubli – Telerama n°3169 p.28 Octobre 2010

jeudi 07 octobre 2010  -> Ecrire

Paradoxe

Le paradoxe veut ainsi que nos contemporains se ruent sur les produits de la technologie la plus avancée pour mieux dénoncer la « civilisation scientifique et technique » comme mortifère.
Dominique Lecourt – Philosophe, DG de l’institut Diderot – Le Figaro 2/10/2010

jeudi 30 septembre 2010  -> Ecrire

Automne : interlude
Soir d'automne : interlude

Soir d'automne : interlude

jeudi 23 septembre 2010  -> Ecrire

Banal

On ne peut en vérité que spéculer sur les progrès que pourront faire accomplir à l’homme les prouesses de la nanomédecine ou de la biologie synthétique. Ce qui est clair en tout cas, c’est qu’à chaque avancée biotechnologique, c’est un aspect différent de notre compréhension de l’humain qui se trouve à chaque fois affecté.[…]
Banaliser ces pratiques biotechnologiques revient à les entériner comme un fait accompli. C’est évidemment cela que vise la banalisation : nous les faire accepter sans réflexion, pour faire triompher aveuglément l’impérieuse raison biologique innovatrice. Mais en l’occurrence, cette irréflexion est l’immoralité même. D’une part, elle sert directement les intérêts des laboratoires qui n’ont pas trop intérêt à ce qu’on y réfléchisse. D’autre part, elle nourrit l’idéologie scientiste pour qui toute réflexion, toute discussion et a fortiori toute norme morale ou juridique représente un inacceptable frein à sa marche triomphante.
Mark Hunyadi – Les Etudes – n°413 p.191 – Sept. 2010

jeudi 16 septembre 2010  -> Ecrire

Un nomade ?

…Mais on s’est peu interrogé sur cet arrière-plan fort ancien que constitue le nomadisme, sur ses survivances et ses métamorphoses. Pourtant, la vie nomade est bien la première qu’ait connue l’humanité. Et elle habite le monde très différemment de la vie sédentaire. […]
Voilà que le couple nomade-sédentaire se transpose dans le registre de l’esprit. Même en habitant toujours au même endroit, certains penseurs nomadisent dans le territoire des idées, parcourent les écoles sans s’y fixer, vont et viennent d’un concept à l’autre, sans être enfermés dans aucune doctrine. D’autres, au contraire, changent physiquement de lieu, mais demeurent immobiles sur les cartes mentales.
Quel que soit le registre, le clivage passe toujours entre mouvement et immobilisme. Aux temps anciens comme aux temps modernes. Dans la pensée comme l’espace. Finalement, le nomade incarne le rêve d’une quête perpétuelle, et le sédentaire celui d’être ancré quelque part. Reste à inventer le monde où tous peuvent vivre ensemble – nomades à l’ancienne, nomades avec avion, nomades des idées – sans oublier les sédentaires.
Roger-Pol Droit – Les Echos – Rubrique Opinions – 15/09/2010

jeudi 09 septembre 2010  -> Ecrire

Jugement

Il nous faut déconstruire et remonter la manière dont nous diffusons, analysons et comprenons l’information. Selon le modèle théorique traditionnel, la formation d’un jugement, d’une opinion (politique, électorale) passe par la lecture de journaux et de livres, les discussions avec des amis et collègues, l’écoute d’une émission de radio ou de télévision. Dans la réalité du XXIe siècle, démontre James Kuklinski, de l’Université de l’Illinois, le parcours est inversé. Les individus et les groupes sociaux se forment d’abord une opinion, puis ils cherchent sur le Net, sur les radios, à la télévision et dans les journaux “les faits” qui la confirmeront.

Gianni Riotta – Courrier International – p.53 n°1035 Septembre 2010

jeudi 02 septembre 2010  -> Ecrire

ingression

Voilà les fondations du nouvel imaginaire en gestation. Voilà en quoi l’ingression n’est point simple régression. Les sociétés primitives se fondaient sur un rapport au temps circulaire. La modernité s’est construite sur une conception linéaire de l’histoire. Il faut que les hommes politiques, s’ils ne veulent pas être entièrement déconnectés de leur époque, sachent penser, avec courage et lucidité, la spirale : c’est à dire le lien complexe s’établissant entre le retour des formes traditionnelles et de développement technologique.
Michel Maffesoli – Le Figaro p. 14 – 1/9/2010

jeudi 26 août 2010  -> Ecrire

Précieux

Les romans sont utiles, et ils sont précieux, parce que nous voulons du sens, et la fiction est l’espace où le sens est créé. Une vie nourrie de littérature bénéficie d’une éducation morale permanente, d’une géographie complète du monde humain.
L’anticipation se vit au présent – Kim Stanley Robinson – Courrier International n°1030 p.20 – 07-08/2010

jeudi 19 août 2010  -> Ecrire

permanence

Est-on dans une époque qui favorise la rencontre ou pas ?
D’un côté, l’espace de la rencontre possible s’agrandit, à cause des moyens de transport et de communication. De l’autre, cet élargissement, comme toujours, se paie d’une “ désintensification ”. Les rencontres sont si faciles, si nombreuses, que l’intensité de changement qu’on peut accepter à partir d’elles n’est plus la même. On introduit un système de précaution : je prends quelqu’un de suffisamment semblable à moi pour espérer faire un chemin avec cette personne en restant exactement ce que je suis. C’est une tendance du monde contemporain d’introduire une fausse variété à l’intérieur d’une grande permanence.
Ce ne sont pas des rencontres ?
Non, ce sont des consommations. Car le modèle caché de tout cela, c’est le marché.
Alain Badiou – Entretrien – Télérama n°3160-3161 – p. 11 – Août 2010

jeudi 12 août 2010  -> Ecrire

Responsabilité

L’entreprise s’est réfugiée aux deux extrémités du spectre : la conception et le marketing d’un côté, la vente et le contact client de l’autre. Tout ce qui est au milieu, production et logistique, est sous-traité, essentiellement en Chine. […]
L’Amérique, dit-il, y perd non seulement ses emplois, mais aussi ses compétences. La leçon vaut pour l’Europe.
L’entreprise du XXIe siècle doit donc encore trouver son modèle de responsabilité sociale. Car, si les plantureux profits d’aujourd’hui ne sont plus les emplois de demain, il n’est pas sûr qu’en ces temps de crise, les consommateurs et/ou les citoyens supportent longtemps ces comportements de passagers clandestins de la mondialisation.
Philippe Escande – Idées – Les Echos p.8 – 22/7/10

jeudi 05 août 2010  -> Ecrire

Transe, transgression

Pour donner un enrobage intellectuel à cette course effrénée vers l’immortalité, une nouvelle doctrine est née outre-atlantique : le transhumanisme. Cette soupe à prétention humaniste, qui ne mérite pas d’être qualifiée de philosophie, remet en cause les fondements de notre conception européenne de l’humanisme et des droits de l’homme. Mais aussi de la médecine, qui n’aura plus seulement pour objet, comme depuis Hippocrate, de soigner, de prévenir et de soulager. Elle tendra à absorber une nouvelle discipline dans laquelle des biologistes démiurges permettront aux hommes d’accéder à un âge de plus en plus avancé… jusqu’à l’immortalité.
Roland Moreau – Le Figaro p.17 – 2/8/10
auteur du livre – L’immortalité est pour demain. Les nouveaux chemins de la science – Ed. Bourin