idée-s

Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
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Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
publiées sur
https://www.idee-s.info


jeu

jeudi 29 juillet 2010  -> Ecrire

migration

J’aime la compagnie d’auteurs anciens, l’anachronisme. Ne pas être en phase avec le moment où on vit, c’est comme une migration dans le temps qui vous aide à mieux voir l’époque où vous vivez.
Hans Magnus Enzensberger – Entretien – Télérama n°3157 p14 – Juillet 2010

jeudi 22 juillet 2010  -> Ecrire

Couper les liens

«Même si vous ne cliquez pas sur un lien, vos yeux le remarquent. Quelques neurones s’allument pour décider si vous aller cliquez ou pas […] Plus il y a de liens dans un article, plus votre compréhension est affectée», affirme le journaliste Nicholas Carr.
Repris de 20minutes.

jeudi 15 juillet 2010  -> Ecrire

Réflechir

Cet antique schéma qui traverse l’histoire, il faut le quitter. Cessons de séparer action et réflexion, théorie et pratique, travail intellectuel et tâches concrètes. Ne réservons pas la pensée au loisir. On peut aussi bien réfléchir l’hiver, en pardessus, dans la cohue des tâches quotidiennes. Après avoir convoqué Platon sur la plage, on ferait bien d’emmener Socrate au bureau, ou de partir avec Sénèque en mission. Pourquoi ne pas s’exercer à aiguiser sa réflexion en tout temps, tout lieu, à tout propos ? En agissant, en travaillant, en combinant tous les registres. Au lieu de reproduire les schémas de l’Antiquité, mieux vaudrait repenser nos manières de les transformer.
Roger-Pol Droit – Les Echos – 7/7/2010 – p13

jeudi 08 juillet 2010  -> Ecrire

communisme

Nous vivons une synchronisation de l’émotion, une mondialisation des affects. Au même moment, n’importe où sur la planète, chacun peut ressentir la même terreur, la même inquiétude pour l’avenir ou éprouver la même panique. C’est quand même incroyable ! Nous sommes passés de la standardisation des opinions – rendue possible grâce à la liberté de la presse – à la synchronisation des émotions. La communauté d’émotion domine désormais les communautés d’intérêt des classes sociales qui définissaient la gauche et la droite en politique, par exemple. Nos sociétés vivaient sur une communauté d’intérêt, elles vivent désormais un communisme des affects.
Interview de Paul Virilio Libération 03/07/2010

jeudi 01 juillet 2010  -> Ecrire

homme vitesse

Mais existe-t-il une « bonne » vitesse pour l’homme ?
Si nous voulons devenir esclaves de la vitesse que nous avons créée, la question ne se pose pas. Mais je suggère plutôt que nous nous demandions quelle vitesse nous souhaitons pour vivre une « bonne » vie. Et pour répondre, il faut reprendre la vieille réflexion sur ce que pourrait être, justement, cette « bonne » vie. On s’est trop longtemps contenté de répondre qu’il s’agit d’un problème privé, que chacun doit décider par et pour lui même. Foutaises ! Les structures temporelles de la société ne sont ni des données naturelles, ni des choix individuels : ce sont des constructions sociales.
Hartmut Rosa – Télérama n°3155 p.24 Juin 2010 – Interview.

jeudi 24 juin 2010  -> Ecrire

L’autre change

Dans l’émergence de cette nouvelle écriture,  » l’autre  » change. Il devient  » l’inter-autre  » ; […] Avec le numérique, et cette dissolution possible du  » qui parle « , de sa légitimité, tout est bousculé. Pensez à l’information ! Peu à peu, on a perdu la mesure de ce qu’était la différence entre correspondance et publication, en laissant publier de l’information qui n’avait pas les caractéristiques de l’information  » publiable « . Or, la vraie valeur d’une information, ce n’est pas son accessibilité mais le fait qu’elle soit encadrée, émises par des  » marques  » prescriptrices, reconnues – un journal, une radio…

Olivier Bomsel – Interview Télérama n°3153 Juin 2010 à propos de son livre L’Economie immatérielle, Industries et marchés d’expériences – Ed Gallimard

jeudi 17 juin 2010  -> Ecrire

Souveraineté

Le projet d’intégration européenne est un projet de civilisation. Jusqu’à présent, il y a toujours eu des leaders politiques capables de surmonter les crises avec une vision. Est-ce toujours le cas ? […] On voit bien qu’il faut fabriquer non pas une nation européenne, mais une souveraineté fondée sur une action collective continue, régulière, qui fasse passer le politique au-dessus du juridique. Pour continuer ensemble, il va falloir accepter des éléments d’une souveraineté européenne. Mais on ne voit pas de politiques visionnaires…
Michel Aglietta – Entretien – Télérama n°3152 – p.18 – Juin 2010

jeudi 10 juin 2010  -> Ecrire

le « vrai » monde

Pour finir, on ne peut oublier les chevauchements croissants du virtuel et du réel. La distinction devient, pour beaucoup de gens, de moins en moins claire. Les frontières entre fiction et réalité deviennent poreuses, on confond le feuilleton et la vie, les images commandent aux gestes. A force de massacrer des aliens pixelisés, certains finissent par éliminer leurs semblables. La frontière ne peut pas rester toujours étanche entre le « vrai » monde, celui qu’on a sous la main, et les manettes du jeu vidéo, quand la violence y règne en souveraine. Condamnée formellement, la violence est aussi encouragée de toutes parts.
La solution, si elle existe, ne semble pas politiquement correcte. Il s’agirait en effet de regarder en face les violences réelles et les conflits inéluctables. Il faudrait assumer qu’il existe de la violence dans le monde, et la mettre à sa juste place.
Roger Pol Droit – Les Echos – p.15 – 9/6/2010

jeudi 03 juin 2010  -> Ecrire

individu social

L’Internet social, aujourd’hui, semble s’être mué progressivement en individualisme social. […] Même si les histoires collectives sont nombreuses et les contre-exemples innombrables, l’explosion du nombre de blogs démontre la tentation narcissique qui règne sur le réseau, avec pour miroir le compteur des liens, des commentaires et des votes.
Source : Didier Heiderich sur Ecrans.fr (Libération – mars 2007) – auteur de “Rumeur sur Internet. Comprendre, anticiper et gérer une cybercrise”, éd. Village mondial (2004)

jeudi 27 mai 2010  -> Ecrire

paysage intellectuel

Aujourd’hui l’idée d’une spatialisation de la connaissance, d’une cartographie des données est dans tous les esprits. Pourtant, une simple vision bidimensionnelle de l’information ne suffit pas à lui donner de la perspective.[…] Il manque peut-être aux médias numériques de demain deux autres caractéristiques propres à l’art de la mémoire : la notion d’itinéraire, qui permet à un visiteur de circuler dans un espace d’idées et par contre de privilégier une certaine succession de points de vue. Manque ensuite l’importance du « paysage émotionnel » qui consiste à donner une saillance particulière aux idées-forces, quitte à utiliser une image choquante et forte.

Rémi Sussan – Forum et débats – La Croix – p.13 – 21/5/2010

jeudi 20 mai 2010  -> Ecrire

Contenus

Dans ce contexte, le « nouveau » journaliste ne travaille plus tant au sein d’une rédaction pour un titre de presse, que dans une news factory (fabrique d’information) au service d’une marque. Il se doit d’être «multi supports» et «multitâches», capable de fournir des « contenus », supposant une « pluridisciplinarité », et une culture numérique: la maîtrise de la plume vaut autant que celle de la caméra, de l’appareil photo ou de l’iPhone.[…]
Si les journalistes ont sûrement à se rapprocher des lecteurs et du monde réel pour raffermir la confiance, les risques de ces évolutions sont multiples : une survalorisation des savoir-faire techniques au détriment des expertises sur les contenus, une attention portée à l’audience au détriment de la pertinence – toute chose pouvant faciliter les excès émotionnels, l’immédiateté des apparences, les stéréotypes, la pipolisation du politique.
Jean-Michel Dumay – Journalisme : du magistère à la médiation – Etudes n°4125 – p.681 – 2010-04

jeudi 13 mai 2010  -> Ecrire

personne

Une anthropologie centrée sur la notion de personne ne peut que renoncer à l’esprit de système. L’énigme de la personne ne vaut pas par son obscurité mais parce qu’elle est le signe d’une réalité dont la valeur, excédant tout concept, fait de chaque homme un être singulier et inobjectivable. Affirmer cette valeur sacrée, non-négociable, de la personne, c’est dire qu’elle ne peut pas être traitée comme une chose. Cela indique ce qui la distingue radicalement du reste de la nature et également le lien fondamental entre tous les hommes.
Nathalie Sarthou-Lajus – Etudes n°4122 – Fév. 2010 p.152