idée-s fixes (https://www.idee-s.info/35/idee-s-fixes/)
J’aime bien l’idée qui intercale un trait d’union et non pas un tiret entre le singulier et le pluriel.
Les temps sont très Net. Les usages de la toile qui prévalent n’échappent pas aux phénomènes récurrents associés à l’émergence de tout nouvel outil de communication. Pour avoir vécu, en 1972, les débuts de la vidéo noir et blanc, en 1973 ceux du super 8, puis en 1983 ceux des “radios-libres” puis des “TV libres”, je manque sans doute de fraîcheur. Je reste néanmoins sensible à une idée directrice : ces moyens, potentiellement très riches ne m’intéressent que dans la mesure où ils permettent de créer des liens entre des individus partie-prenante d’un projet et d’autres qui trouvent un intérêt à le partager.
Autrement dit, je m’intéresse de longue date à la relation entre la formulation d’une idée et à la volonté de celui qui la porte de s’interroger sur sa validité et sa pertinence en faisant appel à l’expérience des autres. Je crois savoir d’expérience que cette volonté là se heurte toujours à un autre usage du média nouveau : son instrumentalisation au service de finalités qui font peu de cas du point de vue du destinataire du message et le réduisent à une cible. L’émetteur émet, édicte, proclame ou -stratégie plus sophistiquée- il prétend dire tout haut ce que nous pensons tout bas.
Intéressé par la mise au point du site idée-s, je veux lire dans son graphisme l’espoir d’une relation entre les initiateurs du projet et ceux avec qui ils ont l’ambition de fabriquer de la communication.
J’aime bien l’idée qui intercale un trait d’union et non pas un tiret entre le singulier et le pluriel. De plus, je crois savoir que ce projet est fondé sur un constat : nous sommes tous des patients. En matière de santé comme de politique, il est un enjeu essentiel : faire du patient un acteur de sa santé. C’est le meilleur service que l’on puisse rendre à sa propre personne et aux siens tout en donnant du sens à l’activité de celui dont la fonction est de s’en occuper. Pour peu que le patient-citoyen se saisisse de cet outil, non pas simplement pour «s’exprimer» mais pour fabriquer de la relation et de l’information en tissant des liens entre le singulier et le pluriel. Sans angélisme.