Première vérité :
Même s’ils visent des fins modestes (permettre l’accès à l’argent déposé par chèque, identifier la source d’un appel) et manipulent des informations rudimentaires (soldes bancaires, numéros de téléphone), les systèmes informatiques concernant les êtres humains sont des dispositifs plus ou moins compliqués devant réussir leur inscription au sein de réalités sociales qui, elles, sont complexes. Et encore trop souvent, la complexité de cet embrayage entre le technique et le social est sous-estimée. Seconde vérité :
La seconde vérité est un corollaire de la première. Les plus brillants concepts informatiques échouent s’ils ne se soumettent pas à la réalité. Le développement de solutions appropriées est compromis si les réalités techniques et sociales en présence sont mal documentées. Car, les fantasmes et les métaphores des techniciens peuvent alors aisément prendre le pas sur les faits. (Source : Quelle démocratie pour quel gouvernement électronique ? Mémoire présenté à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale du Québec – Consultation sur l’avant-projet de loi – Loi sur la Carte santé du Québec – Pierrot Péladeau, citoyen, Fév 2002.)
Source : (RED PAPER 01 – HEALTH: Co-creating Services Hilary Cottam and Charles Leadbeater – Design Council Nov 2004 §8 The Future of Public Services page 35)
In the 20th century, public goods were produced by professionals working in dedicated, hierarchical organisations,delivering packets of service to waiting, deferential users: doctors made you better, teachers provided education, police caught criminals.
In the 21st century, public goods and services will be created interactively,through partnerships between professionals and users, and by user collaboratives.These alliances, partnerships and communities will co-create new services.
Le corps et la parole du malade se sont volatilisés ! […] Je pense que le premier geste médical doit être l’examen du malade. Négliger cette étape, c’est livrer le patient aux seules machines. La médecine contemporaine devient une médecine d’arts ménagers… (Source: Interview dans Telerama 2669 du 9 déc. 2006 de Didier SICARD – son dernier livre « l’alibi éthique » – Ed. Plon – 2006)
(préface de « La technique et le temps » T1 – Bernard Stiegler, éd.Galilée,1994)
Les réactions, immédiates ou médiates et médiatisées, « épidermiques » ou calculées, que provoquent les extraordinaires changements dont notre époque est le théâtre et dont la technique constitue le facteur dynamique le plus puissant, doivent être impérativement surmontées.
Source: « Internet : Interface baroque » par Gérard Chazal, page 66 – Penser les réseaux – Ed. Champ Vallon – 1999
Autrement dit, consulter Internet c’est projeter sur l’espace réticulaire une arborescence. Il s’agit donc d’apprendre non plus à suivre des voies académiquement tracées mais à créer, chacun d’entre nous, ses propres arborescences d’accès. L’encyclopédie n’est plus un espace donné mais un espace perpétuellement reconstruit par chaque utilisateur.
(Wang luo shi dai de jian kang xin li nian)
Nouvelle idée (conception) sur la santé à l’ère de l’internet ! note: si le texte sous l’image est différent de celle-ci, votre ordinateur ne peut afficher le chinois ! (网)
Le réseautage de l’information de santé – Manuel pour la gestion des questions éthiques et sociales page 257 – BNQ 2004
L’essence du réseautage se traduit dans ses dispositifs informatiques. Il est donc socialement et éthiquement inadmissible que ceux-ci ne fassent pas l’objet d’une mise à plat lors des débats sur le projet, autant au sein des équipes spécialisées qu’auprès du grand public. La négation de ce principe de transparence met en cause la légitimité même de toute démarche qui fait l’économie d’une exposition authentique de toutes les fonctions mises en place par le système informatique.
(page 186 – Le Juste – Paul Ricoeur – Ed. Esprit 1995)
Le jugement procède de la conjonction de l’entendement et de la volonté : l’entendement qui concerne le vrai et le faux, la volonté qui décide. Nous avons ainsi atteint le sens fort du mot juger : non seulement opiner, estimer, tenir pour vrai, mais en dernier ressort prendre position.
(Corps transparent, esprit nouveau par Monique Sicard – revue MEDIUM (Régis Debray) n°9 – oct 2006)
On ne peut franchir le seuil d’un cabinet médical sans en ressortir avec une image de son propre corps. Ce corps désormais révélé, par des technologies à évolution rapide, a d’importants effets culturels, autant sur l’image que nous avons de nous-même que sur la nature même de l’acte clinique.
(Jacques Seguela – page 13 – Ecrans Supplément Libération n°4 – 3 juin 2006)
Pour finir les écrans que je déteste le plus sont les consoles de jeu. A cause d’eux, mes jumelles ne me disent plus bonjour quand je rentre.