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Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
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Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
publiées sur
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jeu

jeudi 03 décembre 2009  -> Ecrire

Droit à l’oubli

Internet se caractérise par la possibilité offerte à toute personne de mettre en ligne du contenu informationnel facilement accessible, au plan mondial, depuis n’importe quel ordinateur connecté. […]
En réalité, au-delà des questions juridiques, l’enjeu n’est-il pas aussi d’assurer une meilleure sensibilisation de tous les acteurs et notamment les utilisateurs eux-mêmes (en particulier les plus jeunes), et de les encourager à plus de modération dans les informations qu’ils rendent délibérément publiques sur internet ? Si la loi informatique et libertés a été instaurée, il y a si longtemps, pour protéger les personnes contre le fichage par les administrations ou par les entreprises, faudra-t-il désormais qu’elle les protège également contre elles-mêmes ?
Guillaume Desgens-Pasanau – Les cercles.fr – 24/11/2009

jeudi 26 novembre 2009  -> Ecrire

Dépenses

Si laisser filer les déficits de l’assurance-maladie n’est pas effectivement une solution viable, une maîtrise bureaucratique des dépenses de santé et une étatisation croissante du système n’en sont pas davantage une. Les dépenses de santé – pas plus que les autres types de dépenses – n’ont en fait à être maîtrisées par l’Etat.
Il est intéressant de constater que le problème politique de la maîtrise des dépenses n’existe pas dans le secteur privé et concurrentiel. S’il se pose en santé, c’est principalement parce que les dépenses dans ce domaine ont été largement collectivisées par l’Etat. Et elles pèsent de plus en plus sur les budgets publics.
Valentin Petkantchin – Les Echos – p.21 – 6/11/2009

jeudi 19 novembre 2009  -> Ecrire

panopticon

On a beaucoup parlé de la manière dont Internet a créé un panopticon numérique, un espace dans lequel nous sommes constamment sous le regard des autres. L’idée du panopticon était de créer une prison dans laquelle les prisonniers ne sauraient pas qu’ils sont regardés en permanence, mais devraient se comporter en fonction, même si personne ne les regardait dans les faits. La mémoire numérique crée une version bien plus menaçante. Parce qu’elle permet de conserver et éviter l’oubli humain, nous serons capables de retrouver ce que d’aucuns auront dit ou fait il y a des mois, des années, des décennies de cela. La mémoire numérique crée un panopticon temporel, dans lequel nous devons prendre en compte le fait que non seulement nous sommes observés, mais que les générations futures pourront observer ce que nous sommes en train de faire. Avec pour résultat éventuel, un état terrible d’autocensure, un désengagement des affaires publiques, la peur que ces informations numériques soient brandies contre nous dix ans plus tard, lorsqu’on cherchera un emploi ou demandera un prêt bancaire… Or, c’est seulement en laissant le passé derrière nous que nous pouvons vivre et agir dans le présent, accepter le changement et la capacité des individus et de la société à évoluer dans le temps. La mémoire numérique risque de détériorer cette capacité, et donc notre capacité de décider, agir et évoluer.

Viktor Mayer-Schönberger – interview Ecrans – Novembre 2009

jeudi 12 novembre 2009  -> Ecrire

Mise en scène

En rendant beaucoup plus plastiques et poreuses les formes de prise de parole, Internet favorise la circulation des informations, tout en visant une plus grande « transparence » de nos sociétés. Il contribue à mettre en partage un ensemble de contenus jusqu’alors retenus par des barrières techniques, juridiques, institutionnelles ou commerciales. Mais cette libération des contenus qui bouleverse les frontières traditionnelles de l’économie de la connaissance et élargit l’espace de la critique en offrant de nouvelles sources à la vérification « citoyenne » est aussi inséparable d’une plus grande circulation des informations sur les individus. En effet, l’une des particularités des formes d’échange élargies sur Internet est que les personnes et les contenus sont de plus en plus attachés les uns aux autres et que ce sont justement ces attaches qui favorisent les effets de circulation, de partage et de diffusion. Même si, contrairement à certaines craintes, les informations personnelles rendues visibles sur Internet, loin de révéler l’intimité des personnes, sont plus souvent des mises en scène stratégiques, il est incontestable que l’espace public élargi de l’Internet est en lutte à la fois contre le secret des informations et contre l’invisibilité des personnes.
Dominique Cardon – Vertus démocratiques de l’Internet –La vie des idées 11/2009

jeudi 05 novembre 2009  -> Ecrire

authenticité

La plupart de nos protestations contre l’ordre établi se font dans des termes qui empruntent à l’idée d’un sens moral, c’est à dire à l’idée même de l’authenticité. Celle-ci ne désigne en rien d’autre que l’existence d’un lien entre le sujet et la vérité, et la possibilité pour le premier de rejoindre la seconde. Or, nous “ressentons” qu’il n’y a aucun rapport entre cette idée et son exploitation commerciale : La première nous situe en marge de la sphère économique, la seconde nous y installe comme dans un horizon indépassable.
Envisagée de ce point de vue, c’est à dire comme la source d’un regard critique sur le monde, l’exigence d’authenticité cesse d’être épuisante, voire névrotique.

Michaël Foessel – La privation de l’intime – p. 61 – Ed. Seuil. 2008

jeudi 29 octobre 2009  -> Ecrire

Dedans, dehors,..

C’est le moment de rappeler que, si les savoirs se nourrissent d’informations, ils ne leur sont pas réductibles. Savoir que (tel évènement est arrivé) n’est pas savoir (pourquoi c’est arrivé). L’information est fragmentaire, isolée, disparate. La connaissance, elle, est un acte synthétique qui unifie la diversité des données empiriques en les reconduisant à l’unité d’un principe de construction ou d’une norme d’appréciation (la connaissance vient du dedans ; l’information du dehors). […] Une information enfin ne peut rendre compte de son processus d’engendrement, ce que fait par nature le savoir.
Régis Debray – Introduction à la médiologie – p. 208 – Ed. Puf – 2000

jeudi 22 octobre 2009  -> Ecrire

sérendipité

Internet transforme le rapport à l’écrit : nous nous y livrons à ce qu’on appelle « des explorations curieuses ». C’est la sérendipité : nous trouvons quelque chose que nous ne cherchions pas au départ, avec un résultat jouissif. Quand vous ouvrez un journal papier, vous savez à quoi vous attendre ; sur Internet, il y a l’exploration curieuse, c’est très important, notamment chez les jeunes. Ça modifie les plaisirs culturels. C’est un peu le plaisir du zapping, mais surmultiplié par Internet.
Monique Dagnaud, sociologue CNRS, interviewée par Isabelle Roberts sur Ecrans.fr – 0ct. 2009

jeudi 15 octobre 2009  -> Ecrire

inventer

Alors ? Sans préjuger des discussions qui s’annoncent, il y a fort à parier que les réformes possibles et les solutions envisagées soient du genre sparadrap et bouts de ficelle. Ce qui ne signifie pas du tout inefficaces ou dérisoires. En matière d’humanité, en effet, le plus simple n’est pas inutile. Ecouter une personne, la considérer, avoir en tête le souci de sa dignité, ne pas la regarder comme une chose, un instrument, un rouage, un objet anonyme, cela peut s’inventer au détour du couloir. Il y faut juste un peu de coeur, à côté de la raison. Sans doute est-ce ce qui finit par manquer, tellement nous avons hypertrophié les calculs, la logique et le règne des chiffres. Pourtant, à leur manière, ce sont des gestes qui sauvent. Et qui nous sauvent nous-mêmes.
Roger-Pol Droit – Idées – Les Echos 14/10/2009 p. 15

jeudi 08 octobre 2009  -> Ecrire

humain

La spécificité de la dignité humaine, du caractère sacré de l’existence humaine, est d’emblée associée à la vulnérabilité. Aussi l’humanisme bien compris n’a-t-il rien à voir avec un moralisme mou ou béat devant la puissance de l’homme. Il est traversé par des tensions primordiales entre la découverte de soi et la responsabilité de l’autre, entre la liberté et la finitude. Il perçoit d’autant mieux la grandeur de l’homme qu’il se confronte à sa fragilité.
Nathalie Sarthou-Lajus – Editorial – Etudes n°4114 p. 294 – Oct. 2009

jeudi 01 octobre 2009  -> Ecrire

Ensemble

Le rôle de l’Etat est également fondamental pour développer l’économie du savoir et le capital humain.[…] La santé est un autre aspect essentiel du capital humain (des gens en mauvaise santé ne peuvent pas être productifs ou inventifs). Cette remarque n’est pas anodine : elle implique en particulier qu’il ne faut pas concevoir un hôpital (ou une école) comme devant être rentable par lui-même. L’hôpital doit au contraire être conçu comme faisant partie d’un dispositif d’ensemble destiné à maximiser le potentiel de croissance du pays tout entier.
Philippe Aghion – Repenser le rôle de l’Etat dans l’économie – L’Express n° 3038 p. 84 -Sept. 2009

jeudi 24 septembre 2009  -> Ecrire

bataille

H1 touché, N1 coulé
Mardi 8 septembre, je n’ai toujours pas contracté la grippe alphanumérique mais, étrangement, je me sens en sursis sanitaire précaire. Mes journaux (radio, papier, télé, Internet) grouillent de virus. […] La vaccination devient, par principe de précaution, obligatoirement facultative mais sera bientôt facultativement obligatoire. Baisers interdits, effleurements proscrits, transports collectifs déconseillés, amoureux contre-indiqués, toléré le clin d’oeil furtif derrière les verres fumés. Peut-on partager nos pensées ? Je me sens tout à coup harassé, fourbu, tendu, stressé, inquiet, angoissé. Je viens de tousser… au secours, je suis foutu.

Emmanuel – Courrier des lecteurs – Télérama n°3115 p.7

jeudi 17 septembre 2009  -> Ecrire

Bien-être

Les dimensions objective et subjective du bien-être sont toutes deux importantes
Recommandation n°6 : La qualité de la vie dépend des conditions objectives dans lesquelles se trouvent les personnes et de leur « capabilités » (capacités dynamiques).
Il conviendrait d’améliorer les mesures chiffrées de la santé, de l’éducation, des activités personnelles et des conditions environnementales. En outre, un effort particulier devra porter sur la conception et l’application d’outils solides et fiables de mesure des relations sociales, de la participation à la vie politique et de l’insécurité, ensemble d’éléments dont on peut montrer qu’il constitue un bon prédicteur de la satisfaction que les gens tirent de leur vie.
Rapport de la Commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social – Joseph E. STIGLITZ – Septembre 2009