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Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
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Contributions sur les systèmes d’information et le réseautage dans la Santé.
publiées sur
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jeu

jeudi 02 juillet 2009  -> Ecrire

Pédagogie

« Depuis qu’Internet intervient dans la relation thérapeutique, nous sommes obligés de faire de gros efforts de pédagogie et de patience. Je trouve normal que les patients s’informent, mais tout est une question de dosage. Certains patients internautes nous demandent de confirmer des diagnostics parfois complètement farfelus. Il faut passer du temps ensuite à réexpliquer, à rassurer et à faire comprendre que nous sommes des professionnels de santé : nous sommes là pour leur apporter une réponse particulière, pas une réflexion générale sur la maladie. De plus, il est impossible de faire une consultation en ligne. Il ne suffit pas de répondre à un questionnaire et d’évaluer des réponses. L’appréciation d’un individu se fait en face-à-face, dans sa globalité. L’annonce d’un diagnostic est toujours délicate, cela suppose d’avoir un peu d’humanité. Le risque est grand, sinon, que l’internaute potentiellement malade reste dans sa solitude, avec son mal-être. »
Martial Olivier-Koehret – MG-France – interviewé par La Croix – 27-04-2009

jeudi 25 juin 2009  -> Ecrire

estimation

Les prestations publiques de santé sont à l’heure actuelle principalement évaluées en volume, sur la base des moyens accordés à leur réalisation ; qualité et efficacité n’apparaissent que comme des critères secondaires. Le nombre d’infirmières renseigne par exemple sur le volume de soins médicaux, avant même que ne soit estimée la qualité des soins proposés.
Les experts de la Commission présidée par Stiglitz soulignent le caractère limité de cette méthode de mesure : si la qualité des soins médicaux s’améliore sans se traduire par une augmentation du volume, la richesse s’accroît sans que cela ne soit bien enregistré. En outre, ne quantifier que les moyens mobilisés perturbe les comparaisons entre les pays dès lors que l’efficacité des prestations de santé varie de l’un à l’autre.

Domitille Desforges (RCE) – Comment prendre en compte la santé dans la mesure de la richesse ? p43 – Regards croisés sur l’économie n° 5 – 2009 © La Découverte

jeudi 18 juin 2009  -> Ecrire

Théorie

« La théorie économique ne fournit pas un ensemble de conclusions bien établies immédiatement applicables à la politique. C’est une méthode, plus qu’une doctrine, un appareil de l’esprit qui aide celui qui le possède à tirer les bonnes conclusions » (Keynes). Cette méthode part d’un constat : celui de la rareté des ressources – y compris du temps. Comme nos ressources sont rares, il faut penser à les allouer de la manière la plus efficace possible – c’est-à-dire de la façon qui satisfasse au mieux les désirs humains. Dans certains cas, les mécanismes de marché permettent d’atteindre cette efficacité. Mais pas dans le domaine de la santé, car les patients « consomment » un service dont la qualité ne leur est pas connue, et qu’ils ne payent pas directement.
Regards croisés sur l’économie – 2009/1 – N° 5 – pages 6 à 7

jeudi 11 juin 2009  -> Ecrire

Symétrie forcée

Si l’on voulait faire un raccourci, on pourrait se risquer à dire que parentalité est à parenté ce que gouvernance est à gouvernement !
Jean-Pierre Lebrun – Les paradoxes de la parentalité – Les Etudes n°4106 – 2009

jeudi 04 juin 2009  -> Ecrire

socialiser

Il n’y a pas d’innovation sans invention, mais il existe beaucoup d’inventions qui ne produisent aucune innovation. L’innovation consiste à socialiser des inventions technologiques, elles-mêmes issues de découvertes scientifiques. Innover, c’est produire du nouveau (méthodes, objets, services) pour l’installer sur un marché. Et la guerre économique se livre sur ce terrain de l’innovation.
Bernard Stiegler – Interviewé dans Télérama n° 3099 p.22 06/2009

jeudi 28 mai 2009  -> Ecrire

Calculés

Désormais, où que nous soyons, quoi que nous fassions, nous voilà calculés et ciblés, de manière neutre, distante, mais parfaitement ajustée.[…]
Ce qu’on oublie, si l’on a le regard exclusivement fixé sur les chiffres, c’est la réalité vécue, qui ne coïncide jamais, en fait, avec les statistiques. Le taux de suicide est stable, fort bien.Cela ne dit rien de la personne qui, tout à l’heure, mettra fin à ses jours. Les statistiques de l’emploi sont mauvaises, voilà qui est préoccupant. Pour celui qui ne sait pas comment nourrir ses enfants la semaine prochaine, le drame est pourtant unique. Les statistiques dessinent un monde. Les personnes vivent dans un autre. Voilà une évidence à ne pas oublier. Sinon, on perd en humanité ce qu’on gagne en savoir.
Roger-Pol Droit – Les Echos – p.15 – 27/5/2009

jeudi 21 mai 2009  -> Ecrire

compréhension

Au compromis je préfère la compréhension – qui introduit une réflexivité entre les cultures. Quand les cultures entrent dans cet éclairage réciproque, elles bougent nécessairement de l’intérieur, car cela les remet au travail, chacune de son côté. Autrement dit, dans le dia-logue des cultures, il faut entendre à la fois le dia de l’écart et le logos de l’intelligence. Ce n’est plus une notion lénifiante recouvrant un rapport de force, mais un dispositif opératoire : réfléchir l’autre entraîne nécessairement une reconfiguration de soi.
François Jullien Interview Le Point n°1912 p. 113 – 7 mai 2009 à propos de « Les transformations silenciences » Ed. Gallimard

jeudi 14 mai 2009  -> Ecrire

construire

« Dans les espaces de calme ouverts par la lecture soutenue et sans distraction d’un livre, ou d’ailleurs par n’importe quel autre acte de contemplation, nous faisons nos propres associations, construisons nos propres inférences et analogies, nourrissons nos propres idées. La lecture profonde est indissociable de la pensée profonde. » […]
« A mesure que nous devenons de plus en plus dépendants d’Internet, nous commençons à penser sur les mêmes modèles de fonctionnement. A mesure que nous nous servons des ordinateurs comme intermédiaires de compréhension du monde, je crains que notre propre intelligence ne devienne artificielle. »
Nicolas Carr – Interview Libération 29/04/2009

jeudi 07 mai 2009  -> Ecrire

Ennui ?

L’ennui, à la fois sentiment, émotion et état, n’a pas bonne réputation en éducation. Une sourde culpabilité plane sur le parent, sur l’éducateur qui laisse l’enfant s’ennuyer. […] La valeur de nos vies ne tient pas à ce que nous faisons par peur de la mort ou du vide, mais à la réponse que nous donnons en liberté et en vérité à nos aspirations profondes d’être vivant : tel est le message à faire découvrir à nos enfants lorsqu’ils cherchent à sortir de leur ennui.
Agnès Auschitzka – Du bon usage de l’ennui en éducation – Les Etudes n°2009/2 p. 231

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Exigence

Vouloir équilibrer les budgets d’hôpitaux dont les recettes progressent chaque année, ce n’est pas en faire des entreprises commerciales en quête de profit. Prétendre cela, comme le font les opposants à la réforme, c’est confondre rentabilité et efficience. L’efficience, c’est cette exigence d’allocation optimale des ressources commune à tous les services publics. Dans la santé, c’est s’assurer que chaque euro dépensé l’est à bon escient.
Jean-Francis Pécresse – Hôpital: la bataille de l’efficience – Les Echos p. 16 29/4/2009

jeudi 30 avril 2009  -> Ecrire

puissance en crise

Les puissances de ce monde se divisent visiblement en deux groupes non symétriques, d’une part les autorités constituées et de l’autre la foule. En règle générale, les premières l’emportent sur la seconde ; en période de crise, c’est l’inverse. Non seulement la foule l’emporte mais elle est une espèce de creuset où viennent se fondre même les autorités les moins ébranlables en apparence. […] La foule est si puissante qu’elle n’a pas besoin de rassembler toute la communauté pour obtenir les résultats les plus surprenants.
René Girard – Le Bouc émissaire – p.171 – Ed. Le Livre de Poche (1° publ. 1982)

jeudi 23 avril 2009  -> Ecrire

arrogance économique

L’arrogance est d’imaginer que l’on peut, tel Napoléon, se coiffer soi-même de la couronne de l’Empereur, en prétendant se mettre de son propre chef en position d’extériorité, c’est-à-dire d’autorité. On voit chaque jour ce qu’il en coûte : les « autorités » qui injectent en quantités astronomiques des liquidités destinées à « rassurer les marchés » produisent tout simplement l’effet contraire. Les marchés concluent que seule la panique peut expliquer qu’on en arrive à de telles extrémités. Parler de la « reconstruction du capitalisme » au moyen de la régulation des marchés est d’une naïveté confondante, car cela suppose que l’on a déjà résolu le problème inouï que constitue la disparition de toute extériorité. En occupant toute la place, l’économie s’est condamnée elle-même.
Jean-Pierre Dupuy – La crise et le sacré – Etudes Mars 2009 n° 4103 p 341 –