Reconstituer l’histoire du web est plus difficile qu’on ne pourrait le croire. Le World Wide Web contient peut-être la plus grande quantité d’informations sur l’Histoire, mais sa mémoire n’en est pas moins défaillante dès qu’il s’agit de sa propre évolution. Il aime s’exprimer au présent, habillé dans un design dernier cri et oublieux de ses versions précédentes. Il ne fait pas bon veiller sur Internet. Patrick Freyne – Irish Times – par Courrier International n°1177 p.36 – 23-29 mai 2013
Aujourd’hui aussi, la nostalgie est un sentiment auquel on peut avoir envie de s’abandonner. Elle enveloppe le présent, le double en quelque sorte, accroit sa perception, en lui insufflant une dimension supplémentaire, celle du temps. Barbara Cassin – Express Style 27/03/2013 – à propos de son livre La nostalgie. Quand est-on chez soi ? Ed. Autrement
Je m’isole physiquement, c’est vrai. Mais par le biais des nouvelles technologies, je suis entouré de personnalités hors du commun qui me font confiance. Du fond de ma péniche, j’aime prendre l’avis des gens qui ont de la hauteur de vue. […] Quand vous partagez l’expérience de telles pointures, il est plus facile de faire les bons choix. Virtuellement, je vis au coeur du microcosme numérique. Jean-Baptiste Descroix-Vernier – Invité O1 Business n°2165 Avril 2013 p.10
Le web peut offrir un potentiel d’émancipation pour tous mais cela exige l’intégrité de l’information numérique personnelle, prélude à une véritable identité numérique. Sans quoi les abus, depuis l’intrusion dans la vie privée jusqu’à l’usurpation d’identité, sauront dominer son utilisation sous les pressions commerciales et étatiques. Emmanuel ValJavec – Etudes N° 4183 p. 317 Mars 2013
Le troisième legs de la contre-culture à l’esprit contemporain de l’internet tient à la manière très particulière dont les pionniers ont façonné une idée du collectif qui substitue le bien commun à l’intérêt général. En se méfiant des Etats, en placent la liberté individuelle avant la question de l’égalité, en y ajoutant une injonction à l’authenticité créatrice qui ordonne la hiérarchie des réputations, les premiers internautes ont fait de la communauté le seul espace légitime pour édicter les règles collectives. Dominique Cardon – Préface du livre de Ted Turner – Aux Sources de l’utopie numérique – C&F Editions 2012
On nous invite à nous remettre au numérique pour combattre l’échec scolaire. C’est une idée absurde, car l’apprentissage est une incorporation, alors que le numérique est une mise à disposition. Or lorsque les choses sont à disposition, vous n’avez encore rien appris. Les élèves sont tentés de tout confondre : au lieu d’apprendre, ils cliquent. Alain Finkielkraut : « La priorité en 2013, c’est l’enseignement » Le Figaro 5/1/2013
« Profitons de la crise pour faire preuve d’innovation. Il n’y a pas une, mais plusieurs solutions. Le travail isolé en médecine est une aberration. Il faut encourager le travail en groupe et pluridisciplinaire, par exemple, dans le cadre de maisons de santé, avec des transferts de compétences entre médecins et infirmières. Il faut aussi coordonner ces soins avec les hôpitaux locaux, développer des réseaux de prise en charge des patients, comme les réseaux gérontologiques. »
Pierre-Jean Lancry, directeur santé de la Mutualité sociale agricole, Le Monde.fr 01/2008
Les idées les meilleures ne sont pas celles que l’on veut imposer, mais celles que les gens s’approprient. C’est le triangle grec de la culture stratégique qui combine harmonieusement les trois règles d’or : anticipation, appropriation, action. Un triangle en couleurs. Pour passer du bleu de l’anticipation au vert de l’action, il faut le jaune de l’appropriation. Ainsi une idée ne doit pas être donnée, encore moins imposée, mais suscitée. Michel Godet Figaro Magazine 21 Décembre 2012 p.97
« Les images sont toujours plurielles, elles prennent position, c’est à dire qu’en se situant les unes par rapport aux autres dans un montage (comme les mots dans une phrase) elles créent des configurations. »
« Les images ne sont pas des objets mais des actes. C’est un champ de bataille. A chaque fois qu’on parle d’une image, on fait de la politique »
Georges Didi-Huberman – Telerama n° 3283 p.6 – 12/12/12
La prépondérance du raisonnement par cas dans leur discipline permet de comprendre pourquoi les économistes, comme d’autres spécialistes des sciences sociales au demeurant, chérissent profondément le langage de leur paradigme. C’est tout simplement qu’une grande partie de leur activité scientifique consiste à trouver des similitudes pour déterminer les « bonnes » analogies, les plus opérantes. Il est dès lors capital, pour eux, de faciliter l’identification des points de similitude entre les différents cas, et l’usage d’une langue commune sert précisément cet objectif. Itzhak Gilboa – Les citrons d’Akerlof, ou comment raisonnent les économistes – Décembre 2012
[…] mais d’un langage traductif qui puisse assurer leur dialogue coopératif. Si je prends l’exemple de la multiplicité des savoirs, l’interdisciplinarité dont on nous rebat à juste titre les oreilles aujourd’hui repose sur une approche méthodologique rigoureuse qui, selon moi, s’apparente à une entreprise de traduction. A tous moments, l’interdisciplinarité peut retomber dans la simple juxtaposition des savoirs; c’est le modèle pluridisciplinaire qui n’apporte pas grand chose, une sorte de Babel scientifique. François OST – La traduction et le multilinguisme – Etudes Décembre 2011 – p.664
(texte original aisé à comprendre sur le cloud !)
Incredibly, only 16% of people can explain what cloud computing is, a recent survey said. Most believed it was about drugs, pillows, the weather, or toilet paper. (No, I’m not making this up.)
Matt Butter, NetApp – 5/10/2012 – Clueless About Cloud? Why It Doesn’t Matter – http://www.forbes.com