jeudi 1 juillet 2010
Mais existe-t-il une « bonne » vitesse pour l’homme ?
Si nous voulons devenir esclaves de la vitesse que nous avons créée, la question ne se pose pas. Mais je suggère plutôt que nous nous demandions quelle vitesse nous souhaitons pour vivre une « bonne » vie. Et pour répondre, il faut reprendre la vieille réflexion sur ce que pourrait être, justement, cette « bonne » vie. On s’est trop longtemps contenté de répondre qu’il s’agit d’un problème privé, que chacun doit décider par et pour lui même. Foutaises ! Les structures temporelles de la société ne sont ni des données naturelles, ni des choix individuels : ce sont des constructions sociales.
Hartmut Rosa – Télérama n°3155 p.24 Juin 2010 – Interview.