jeudi 6 octobre 2011
Singularité du problème : on se trouve face à deux éléments – le médicament, le fabricant – qui sont, l’un comme l’autre, à double face. Cette dualité du médicament, les Grecs de l’Antiquité l’avaient déjà repérée et analysée. Le même mot, « pharmakon », désigne en grec ancien à la fois le poison et le remède, la drogue salutaire et la malfaisante. Un même verbe, « pharmakeuô », dit selon les cas « administrer un médicament » ou bien « faire mourir par empoisonnement ». Partout, dans les textes anciens, ces deux faces cohabitent, indissociables, comme recto et verso.
Roger-Pol Droit – Les Echos – 14/09/2011