DMP et SIS : relance programmée (https://www.idee-s.info/439/dmp-et-sis-relance-programmee/)
Réussir le DMP (dossier médical personnel) et créer les conditions d’un développement des systèmes d’information de santé – tel est le préambule du document émis par la mission de préfiguration de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIS).
Le 9 avril, lors d’un colloque, le programme de relance du DMP et des systèmes d’information partagés de santé a été présenté par la mission de préfiguration de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIS). Le document de 112 pages est disponible sur d-m-p.org. Il présente de façon fouillée les « Orientations stratégiques et principes de mise en oeuvre« . Découpé en 11 chapitres, il est proposé aujourd’hui pour le DMP : un déploiement progressif orienté vers le service aux utilisateurs et fondé sur l’expérimentation. Sur la base régionale (Espaces numériques régionaux de santé – ENRS), des plans d’action sont proposés pour la consolidation de la démarche avec les établissements de santé. En ce qui concerne les messageries, un référentiel unique est recherché pour la stratégie de développement.
A l’issue de cette première lecture, compte-tenu du long passé depuis plus de 5 ans riche en rebondissement, annonces, échec et expérimentation, on se pose les questions suivantes :
Comment vont réagir les soignants et professionnels de santé qu’ils soient en ville ou en établissement ?
Après les ARH et multiples autres agences, comment les ARS et l’ASIS qui regroupent cette multiplicité antérieure vont obtenir l’adhésion des décideurs (établissements, organismes) et la motivation des sociétés (industriels, éditeurs, sociétés de service) ?… alors que l’on sait qu’à quelques exceptions près ce sont les mêmes personnes et les mêmes pratiques et qu’il y aura probablement les mêmes incertitudes sur les investissements à moyen et long terme. Est-ce que les mises en garde des différents rapports de la cour des comptes seront analysées et prises en compte ?
Le réseautage des informations de santé – comme souligné à plusieurs reprises dans le document – est divers et complexe. Il ne repose pas QUE sur les technologies ou une architecture « a priori » comme cela est inscrit dans la loi de 2004 et ne se décrète pas. Chacun des acteurs, du patient au professionnel de santé (PS) en passant par toutes les institutions est concerné (voir analyse). La tâche est immense mais risque d’être impossible si une vision claire et bien architecturée ne transparait pas dès maintenant pour chacun. Or, déjà quand on plonge dans les aspects liés aux échanges entre PS – le courrier électronique – on pressent que les enseignements du passé et des pratiques ne sont pas tirées et ne tiennent pas compte des incontournables liens entre les aspects humains, techniques, de motivation et de convention (au sens de contrat). Ce sera l’objet d’un prochain article.
Michel S.
21 avril 2009