jeudi 12 février 2009
Ainsi, la dialectique propre au principe de précaution conduit-elle, d’un côté, à subjectiver la notion de risque, −le risque n’est pas qu’il existe,mais que je craigne qu’il existe − et, de l’autre, à dénaturer les conditions de mise en oeuvre de l’action civile. Puisque tout est subjectif, puisqu’on ne peut plus demander à aucune instance, même publique, de balancer entre l’intérêt public et l’angoisse du particulier, puisque tout devient indécidable, reste à organiser des tables rondes, en vue d’obtenir des compromis, qui ne seront qu’expression de rapports de forces.
François Ewald – Commentaires – Les Echos – 10/2/9 – p. 19