jeudi 24 avril 2008
Dans les années 80-90, le vecteur d’universalisation est plutôt la technique, l’ordinateur, Internet : c’est le moment où les sciences cognitives étudient l’esprit comme une machine à penser. Aujourd’hui, il me semble que la peur est un vecteur d’universalisation, dans le cadre d’une guerre globalisée. Ce n’est pas très réjouissant, car cela produit des fanatismes religieux tout à fait inquiétants et des dispositifs de sécurité potentiellement très répressifs. Mais si la peur est un instrument politique dangereux, c’est un phénomène anthropologique très intéressant, parce qu’elle permet de mettre en rapport des sociétés qui n’ont apparemment rien à voir.
Frédéric Keck – Interview – Libération page IV, 19-20 avril 2008