jeudi 25 janvier 2007
La seconde tempête
Seconde tempête, la biomédecine est obligée d’entrer dans la réflexion bioéthique, parce que, tout d’un coup, se présente au médecin des problèmes nouveaux, difficiles à résoudre. Hier, la déontologie avait fixé les règles et armé le clinicien, il ne pouvait pas hésiter. C’est ainsi qu’il était tenu, quoiqu’il arrive, à l’obligation du secret. Il ne pouvait révéler à quiconque ce qu’il avait observé dans l’exercice de son art. Nous croyons comprendre la raison d’être de cette conduite : « Pas de médecin sans confiance, pas de confiance sans confidence, pas de confidence sans secret ».
[…]
La troisième tempête
La troisième tempête – qui déracine moins que les deux précédentes – vient de ce que la médecine ou plutôt le médecin doit entrer dans une double formation, assez opposées l’une à l’autre.
D’un côté, la techno-science du pathologique, qui ne cesse de s’augmenter et de s’affirmer. […]
D’un autre côté, il nous faut prendre en compte l’intersubjectivité de la relation médecin-malade, à laquelle le jeune soignant n’a jamais été assez préparé. Si cette relation ne doit pas empêcher ou affaiblir la portée des examens physiques, il importe aussi de se préoccuper du malade même.
Source : « Les trois tempêtes » – François Dagognet – Colloque UNESCO 2005 –
(http://agora.qc.ca/colloque/pses2005.nsf/Conferences/Les_trois_tempetes_Francois_Dagognet)