jeudi 20 janvier 2011
Autre contrainte déstabilisante : le diktat de l’urgence s’est imposé dans le temps social. « Avant, celui-ci était rythmé par les saisons, rappelle le psychanalyste [Roland Gori]. Aujourd’hui, beaucoup semblent poussés par l’envie de brûler les étapes : ils vivent dans la précipitation, la suroccupation, se retrouvent à sortir tous les soirs, à multiplier les relations éphémères. » Ainsi le règne du non-durable en vient-il à colorer nos existences.
Or cette « sommation cumulative d’instants » que les médias notamment diffusent à profusion (cf. la culture du « scoop ») ne s’accorde pas avec nos besoins profonds d’élaboration psychique. Car on peut remarquer que toutes les grandes initiations dans nos vies : grandir, apprendre, aimer, éduquer, traverser un deuil par exemple demandent du temps.
Pascale Senk – Le Figaro – 17/1/2011