jeudi 4 novembre 2010
On retrouve exactement le même schéma dans cette autre forme de normalisation qu’est la procéduralisation. Elle a certes sa raison d’être, tant les humains sont fragiles et faillibles. Mais l’hubris la guette aussi. Cette fois, c’est la dimension relationnelle des rapports médecin-patient qui est touchée. Redoutant les multiples bavures possibles d’une relation intersubjective bourrée d’aléas, sources d’éventuels procès, on substitue à cette dernière un dispositif formalisé, concrétisé en grille comportementale préétablie, prête à remplir par des automates. Peu importe à la limite qu’on soit soigné dans les règles de l’art, au moins on le sera dans les formes.
Dans les deux cas, on parie sur la défiance plutôt que sur la confiance, sur l’irresponsabilité plutôt que sur la responsabilité, sur le vice au lieu de la vertu. …
(source: La médecine en hubris et phronesis – Dominique Folscheid – www.agora.qc.ca – 2005)