jeudi 6 mai 2010
Le plus souvent, ceux qui brandissent le principe de précaution prennent en réalité des précautions sans principes. Ils ouvrent un parapluie pour se protéger d’une éventuelle averse de responsabilités, sans se soucier des dégâts que peut provo- quer cette ouverture de parapluie. Et dès que la vie humaine n’est plus en jeu de façon visible, le fameux principe de précaution disparaît dans les limbes. Le meilleur exemple est bien sûr la finance. Dans les délires de ces dernières années, il y avait bien le risque de « la réalisation d’un dommage », réalisation «incertaine en l’état des connaissances scientifiques» mais néanmoins susceptible d’« affecter de manière grave et irréversible l’environnement » économique. Et pourtant, les autorités publiques n’ont pas veillé, « par application du principe de précaution et dans leurs domaines d’attributions, à la mise en œuvre de procédures d’évaluation des risques ».
Jean Marc Vittori – Les Echos 26/4/2010 p.14