jeudi 11 mars 2010
Comme d’autres mesures liées à la surveillance et à la sécurité, les scanners [corporels dans les aéroports] témoignent de cette tendance à remplacer le jugement par un impératif de responsabilité anonyme justifiée par des “évidences” supposées. N’était-ce pas du jugement et de l’appréciation des responsables policiers que dépendait notre sécurité ? Ne leur incombait-il pas de soupeser les informations que la technologie leur fournit au nom de l’intérêt public ? Quand nous renonçons à notre responsabilité et que nous nous retranchons derrière la (fausse) promesse d’une technologie “qui voit tout”, nous devenons toujours plus aveugles aux défis qui se posent aujourd’hui à nous en tant que civilisation.
José Ramón Ubieto, La Vanguardia, Barcelone – cité dans COURRIER INTERNATIONAL N° 1008 p.29 – Mars 2010