jeudi 18 février 2010
L’individualisme exacerbé de nos sociétés conduirait non pas à l’affirmation douloureuse de la plus grande singularité contre la norme (et que la mode met en scène), mais à l’anonymat, au retrait de toute identité.
Depuis les Romains, nous avons le droit d’être une « personne », c’est-à-dire de porter un masque qui à la fois dévoile et protège notre identité. L’hyperindividualisme propose le voile, le cache, le rideau : la possibilité de vivre en choisissant le regard des autres. Un choix bien plus troublant que tous les communautarismes.
François Ewald – Les Echos – 2/2/2010 p.17