jeudi 21 janvier 2010
Mais la solidarité entre matérialité du support et geste de mise en forme se défait avec les médias informatisés. La page est sans cesse décomposée et recomposée. L’inscription n’existe plus en tant qu’objet plastique manipulé par l’homme, elle ne se survit que comme signe de cette matérialité. Elle a quitté la surface lisible du support, désormais, comme on l’a vu, incarnée par le trompe-l’œil, pour gagner le code invisible de la machine. L’organisation de la page est désormais quelque chose comme un événement, doté d’une temporalité étrangement complexe. De la permanence du code, le programme tire sans cesse des objets fugaces, leurres mimétiques de productions matérielles, que rend crédibles dans le présent leur lien secret avec la temporalité longue du lisible.
Ceci n’est pas une page, ceci n’est pas un site – Yves Jeanneret, CELSA, université de Paris-IV – Media 03/2006 p.92