jeudi 16 avril 2009
Trop souvent, le nez collé sur l’écran ou le papier, nous finissons par ne plus saisir les arrière-plans des mots que nous avons sous les yeux. […]
La logique du bonus est celle du court terme, alors que l’ancien « summum bonum» supposait une logique de l’éternité. […] En tirant le fil d’un mot banal, ce sont de grands pans d’histoire qui se dessinent. Nous semblons n’en avoir presque plus l’usage. Nous est-il vraiment devenu si difficile de discerner, sous les termes quotidiens, les grandes lignes de pente qui traversent les siècles ? Il n’y a pas si longtemps, en 1886, Nietzsche publiait « Par-delà le bien et le mal ». En serions-nous réduits à ne lire que la version grotesque, « Par-delà bonus et malus » ?
B comme bonus… Chronique de Roger-Pol Droit, Les Echos 15/4/09 – p. 13